#Tokyo10: Lei Chien-Ying, une championne du monde, une énigme
#Tokyo10 présente dix archers prêts à briller aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020.
- Nom: Lei Chien-Ying, archère classique du Chinese Taipei.
- Âge: 31
- Classement mondial: 8
- Expérience olympique: 2016 (médialle de bronze par équipe), 2012
Lei arrivera aux prochains Jeux Olympiques avec le statut de championne du monde en titre en arc classique féminin, suite à sa victoire sur la Coréenne Kang Chae Young en finale des Championnats du Monde Hyundai de tir à l’arc en 2019.
Mais comme le Chinese Taipei a choisi de renoncer à la saison internationale en 2021, afin de se préparer pour les Jeux proprement dits, son niveau actuel reste quelque peu une inconnue.
Est-elle toujours la même force vive qu’il y a deux ans, ou a-t-elle fait son temps?
Les raisons d’y croire
Pendant des années, l’histoire fut toujours la même. Les archers du Chinese Taipei étaient les éternelles demoiselles d’honneur, toujours au deuxième rang derrière la Corée. Lei Chien-Ying et Tan Ya-Ting, ainsi que d’autres athlètes talentueuses, étaient alors les piliers d’une équipe qui n’avait réussi à battre les dames en blanc qu’une seule fois sur la scène internationale. C’était lors des Universiades de 2015. (Elles allaient encore pousser les Coréennes au barrage deux ans plus tard).
Mais tout allait changer à Bois-le-Duc en 2019, lorsque le Chinese Taipei écartait la Corée lors d’une performance rigoureuse pour remporter le titre mondial par équipe. Le même jour, Lei Chien-Ying battait la numéro 1 mondiale de l’époque, la Coréenne Kang Chae Young, pour devenir championne du monde individuelle.
Peut-être n’était-ce qu’un faux pas dans la domination de la Corée sur ce sport, mais peut-être pas. Dans tous les cas, cela a certainement ouvert une brèche dans l’armure coréenne pour Lei et l’équipe du Chinese Taipei. Les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 pourraient être l’occasion d’écrire le prochain chapitre de l’histoire.
Pour Lei, Bois-le-Duc fut le pic triomphal de sa carrière à ce jour. Archère depuis l’âge de huit ans, mais avec un côté rebelle, son entraîneur aurait refusé que Lei, alors lycéene, ne participe aux sélections pour les Jeux Olympiques de 2008 en raison de son comportement. Sa performance anonyme à Londres en 2012 fut suivie d’une percée aux Championnats asiatiques en 2013, où Lei avait alors battu la Coréenne Jung Dasomi pour remporter l’or en individuel.
L’équipe féminine du Chinese Taipei allait remporté le bronze Rio en 2016, une accomplissement déjà énorme, même si on a toujours l’impression qu’il y a plus à venir.
Il est fort probable que les Jeux de Tokyo seront les derniers de Lei et Tan, le financement des athlètes étant lié à leur carrière universitaire. Lei a acquis un rôle de leader au sein de l’équipe et, depuis sa double médaille d’or aux Pays-Bas, elle est devenue l’une des athlètes olympiques nationales les plus en vue, au cœur de la campagne publicitaire pour Tokyo.
Nous n’avons pas vu le Chinese Taipei sur la scène internationale cette année, mais nous savons que les athlètes seront prêts pour la compétition après avoir participé à leur propre circuit professionnel.
Les raisons de s’inquiéter
Lei n’a jamais été aussi régulière individuellement qu’elle l’aurait souhaité. Sur la scène internationale, elle a par le passé connu un certain nombre d’éliminations face à des archères moins bien classées qu’elle, et certaines années faites de hauts et de bas. Elle ne s’est pas non plus montrée à la hauteur aux Jeux de Rio en 2016, en difficulté dans l’épreuve de classement, puis dans la compétition individuelle et celle par équipe. Il semblerait qu’elle se soit élevée bien au-dessus de cela, si l’on en croit sa performance aux derniers championnats du monde. Mais c’était il y a maintenant deux ans.
Le chemin de la victoire
Lei l’emporte en surfant sur la même vague de confiance absolue qui l’avait menée vers ce titre mondial, en faisant fi de tous les doutes et en ayant une confiance absolue dans son processus et son talent. Ça semble facile, non? Jusqu’à présent, elle a connu une sacrée carrière. On a le sentiment qu’elle pourrait arriver à Tokyo sans aucune crainte, et cela la rend incroyablement dangereuse.
Le saviez-vous?
En décembre 2020, Lei a reçu 6,3 millions de yuans du département des sports du gouvernement pour ses médailles internationales, soit la prime financière la plus élevée jamais accordée à un athlète du Chinese Taipei.
Illustration principale réalisée par Eduardo Batán Molina.