#Tokyo10: Le poids des rêves olympiques de toute une nation sur les épaules de Deepika Kumari

#Tokyo10: Deepika Kumari.

#Tokyo10 présente dix archers prêts à briller aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

  • Nom: Deepika Kumari, archère classique indienne.
  • Âge: 27
  • Classement mondial:: 1
  • Expérience olympique: 2016, 2012

Actuelle numéro 1 mondiale, Deepika Kumari aborde les troisièmes Jeux Oympiques de sa carrière avec une seule idée en tête.

L’Inde n’a encore jamais remporté de médaille olympique en tir à l’arc, et Kumari représente peut-être la meilleure chance de l’histoire de la nation pour changer les choses. Cette année semble différente de la précédente. Deepika est meilleure, plus sûre d’elle, peut-être plus maîtresse de ses capacités qu’elle ne l’ait jamais été.

Débordante de talent et d’expérience, saura-t-elle enfin exploiter son immense potentiel à Tokyo?

Deepika Kumari celebrates at stage three of the 2021 Hyundai Archery World Cup in Paris, France.

Les raisons d’y croire

La route fut longue et difficile pour Kumari au cours de la dernière décennie, mais elle pourrait bien atteindre son apogée au moment idéal.

Cette saison est la plus régulière de sa carrière.

Lors de la première étape de la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc 2021 à Guatemala City, elle avait remporté une médaille d’or individuelle, son troisième triomphe de ce type après Antalya en 2012 et Salt Lake en 2018. Son mari et futur partenaire olympique Atanu Das avait lui remporté l’or chez les hommes lors du même événement, alors l’équipe féminine indienne avait également terminé avec de l’or en poche.

Kumari avait ensuite fait encore mieux que ce premier résultat en gagnant trois médailles d’or (en individuel, double mixte et par équipe) à l’occasion de la troisième étape de la tournée à Paris. (Elle a toutefois dû subir la déception de ne pas obtenir un quota complet de trois archères pour Tokyo lors de la dernière épreuve de qualification, bien que l’équipe féminine indienne fut tête de série numéro 2 du tournoi.)

Sa domination lors des deux événements auxquels elle a participé (l’Inde ayant fait l’impasse sur la deuxième étape à Lausanne) lui a permis d’accéder à la première place du classement mondial pour la première fois depuis 2012.

Kumari est restée dans le top 10, ou non loin, du classement mondial depuis qu’elle a éclaté sur la scène internationale à l’âge de 15 ans, avec une victoire aux Championnats du Monde de tir à l’arc de la jeunesse en 2009 et aux Jeux du Commonwealth à domicile, à Delhi, un an plus tard.

Ce dernier titre a fait d’elle l’une des athlètes indiennes les plus en vue dans un pays où très peu de femmes concourent au plus haut niveau du sport international.

Son succès a marqué le début d’une relation tumultueuse avec la presse indienne, ce qui est parfois difficile pour Kumari. Rien de moins que l’or ne sera attendu de sa part à Tokyo, et ce qui est écrit à son sujet peut être brutal et, parfois franchement inapproprié, surtout si ces attentes ne sont pas satisfaites.

Il en fut de même aux Jeux Olympiques de 2012 et 2016, où elle avait été éliminée prématurément de la compétition individuelle.

La maturité permet à Deepika d’être dans un meilleur état d’esprit en 2021. Elle est largement capable d’ignorer les commentaires aiguisés des membres les moins raffinés des médias, et elle est totalement convaincue que chaque match peut être gagné sur le terrain. (Et l’on sait bien à quel point cette foi en ses propres capacités est importante aux Jeux).

Malgré une armoire à trophées remplie de médailles internationales, il y a certainement un sentiment d’inachevé dans la carrière de Deepika. Elle a déjà accompli des choses extraordinaires, au milieu du chaos administratif et de l’hostilité des médias, et ce qu’elle a déjà accompli devrait être célébré.

Mais elle est également tout à fait capable de gagner les Jeux Olympiques. Et si ce doit être son heure, alors c’est maintenant. (Elle a aussi une excellente chance de monter sur le podium en double mixte aux côtés de son mari).

Atan Das and Deepika Kumari celebrate at stage three of the 2021 Hyundai Archery World Cup in Paris.

Les raisons de s’inquiéter

Au cours de ces dix dernières années, nous avons assisté à de nombreuses performances de Kumari qui n’ont pas été à la hauteur des attentes, même si, dans de nombreux cas, ces attentes élevées avaient été fixées par elle.

Malgré de bons résultats en 2021, ses matchs à Paris ne furent pas vraiment au point jusqu’en quart de finale, et ce n’est qu’à partir de là qu’elle a atteint le niveau d’exécution nécessaire pour gagner des tournois.

Ce n’est qu’occasionnellement qu’elle parvient à enclencher cette ‘vitesse supérieure’ et à Tokyo, où chaque match se joue dans l’arène des finales et où les nations asiatiques dominatrices que sont la Corée, la Chine et le Chinese Taipei seront de retour sur le terrain, elle en aura certainement besoin dès le début. Un départ lent signifiera certainement une fin rapide et, si elle veut satisfaire ces aspirations olympiques, Kumari ne pourra pas se le permettre.

Le chemin de la victoire

Lorsqu’elle est en forme, Kumari est agréable à regarder: précise et déterminée.

Récemment, elle a montré une plus grande résilience dans ses performances, et elle semble avoir résolu les quelques problèmes techniques et mentaux qui lui ont par le passé coûté plusieurs victoires sur la scène internationale. Une qualification dans le top 8 semble probable, mais elle aura encore besoin de chaque once de discipline et de concentration pour passer les premiers tours sans répéter ce qui s’est passé en 2012 et 2016.

Peut-elle y arriver? Nous sommes impatients de le découvrir.

Le saviez-vous?

Lors de l’épreuve test à Tokyo en 2019, Kumari avait survolé une concurrence de haut niveau jusqu’à un match pour la médaille d’or contre la Coréenne An San, qui l’avait alors battue 6-0. Toute proche du but, et Deepika est encore meilleure maintenant. Alors restez à l’écoute.

Illustration principale réalisée par Eduardo Batán Molina.

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