#Tokyo10: Kang Chae Young, favorite de la compétition féminine aux Jeux Olympiques?
#Tokyo10 présente dix archers prêts à briller aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020.
- Nom: Kang Chae Young, archère classique coréenne
- Âge: 25
- Classement mondial: 3
- Expérience olympique: Aucune, elle fait ses débuts.
Meilleure femme de l’équipe représentant la plus grande nation du monde en tir à l’arc et la plus couronnée dans les compétitions de tir à l’arc aux Jeux Olympiques avec 39 podiums depuis 1984, Kang Chae Young fait partie des favorites pour remporter l’or à Tokyo.
Cependant, les Jeux Olympiques sont rarement favorables aux archers sur lesquels reposent les plus grandes attentes.
Kang saura-t-elle surmonter le poids immense qui pèsent sur ses épaules? Ou subira-t-elle le même sort que de nombreux archers de classe mondiale avant elle? Les Coréennes ont remporté neuf des dix derniers titres et les huit médailles d’or par équipe aux Jeux, mais il faut remonter à 2004 et Park Sung-Hyun pour trouver une fois où, de l’avis général, c’était le meilleur membre de l’équipe qui avait fini par monter sur le podium.
Les raisons d’y croire
À la fin des sélectifs nationaux comme toujours éprouvants, Kang Chae Young a reçu un bonus de 1,4 point en tant que meilleure individuelle des derniers Championnats du Monde Hyundai de tir à l’arc. Chae Young n’en a toutefois pas eu besoin pour faire partie de l’équipe olympique, puisqu’elle comptait alors quatre points d’avance sur toutes les autres Coréennes et qu’elle avait même été en tête du classement pendant presque toute la durée des épreuves.
Ce genre de constatation après la pause dûe à la pandémie, suite à une année 2019 au cours de laquelle elle a presque fait table rase sur tous les tournois auxquels elle a participé, indique que Kang a conservé la forme quilui avait permis d’être numéro 1 mondiale pendant près de deux ans.
(Si elle a perdu son rang au profit de Lisa Barbelin et Deepika Kumari, cela est dû au fait que les Coréennes n’ont pas vraiment été vues sur la scène mondiale et ont perdu du terrain dans le classement en raison de cette inactivité, plutôt que de leurs mauvaises performances).
Même s’il était presque entendu qu’elle serait du voyage à Tokyo, la motivation de Kang n’est pas à négliger pour celle qui avait manqué de peu sa sélection dans l’équipe coréenne pour les Jeux de Rio en 2016. Le vent de l’inachevé a jusqu’ici plané sur sa carrière, et sous sa personnalité pétillante et ses airs un peu intello (elle cite la fabrication de savon comme l’un de ses passe-temps), il y a une base d’acier, qui se traduit dans son surnom, ‘La Destructrice’.
Elle reste à l’heure actuelle toujours la seule archère classique féminine à avoir jamais dépassé les 690 points pour l’épreuve de qualification des 70 72 flèches à mètres.
Les raisons de s’inquiéter
Le plus grand point d’interrogation concernant Kang reste sa deuxième place individuelle aux Championnats du Monde Hyundai de tir à l’arc à Bois-le-Duc en 2019, où une mauvaise flèche de barrage lui avait valu de s’incliner face à Lei Chien-Ying, malgré des résultats mitigés pour de nombreux archers coréens à cet événement.
Cela ne correspondait pas à la réalité, même si elle avait su rebondir rapidement pour remporter la Finale de la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc et les Championnats asiatiques quelques mois plus tard. Alors que seule une athlète performante comme Lei peut la pousser dans ses derniers retranchements sur la scène internationale, ses jeunes compatriotes et coéquipières à Tokyo, An San et Jang Minhee, ont terminé devant elle à la Coupe d’Asie en mai dernier. Cela ne présage peut-être pas de ce qui va arriver. Mais elles pourraient bien être la plus grande menace pour empêcher Kang d’atteindre son rêve olympique.
Le chemin de la victoire
Le plus grand atout de Kang est sa régularité sans faille, fruit d’une discipline mentale incroyable qui lui permet de réussir des résultats au plus haut niveau. Elle ne connaît pas de jours sans. Elle est toujours là.
En effet, Kang met un accent particulier sur le fait de ne pas trop réfléchir, comme elle l’avait exprimé après avoir battu pour la première fois le record du monde pour l’épreuve classement en 2018: “J’ai simplement confiance en cette sensation de tir et je n’essaie pas de faire autre chose. Parce que je tire mieux quand mon processus de pensée est simple.” Si seulement c’était aussi facile, n’est-ce pas?
Le saviez-vous?
Comme Kang, Chang Hye Jin avait également terminé quatrième des sélections nationales pour Londres en 2012, avant de devenir championne olympique quatre ans plus tard. L’histoire se répétera-t-elle?
Illustration principale réalisée par Eduardo Batán Molina.