Arc à poulies
L’arc à poulies est le plus jeune style d’arc de compétition en tir à l’arc.
L’arc à poulies a été inventé dans les années 1960 comme pièce d’équipement de tir à l’arc plus efficace au niveau mécanique. L’utilisation d’un système de poulies et de câbles augmente la vitesse des flèches, ce qui le rend résolument plus précis que les autres types d’arc.
L’arc à poulies a été inscrit pour la première fois au programme des Championnats du Monde de tir à l’arc en 1995. Il est intégré à la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc depuis son lancement en 2006 (sur un pied d’égalité avec l’arc classique), et il figure également au programme des Jeux Mondiaux.
Un archer qui tire à l’arc à poulies ramène la corde jusqu’à la butée mécanique à l’aide d’un décocheur, la force nécessaire diminuant au fur et à mesure de l’allonge. L’archer vise la cible à travers une loupe grossissante et active son décocheur pour lâcher la corde. L’énergie stockée dans les branches pliées et les câbles tendus est transférée dans la flèche, l’envoyant vers la cible. La traction d’un arc à poulies de compétition peut nécessiter jusqu’à 28 kilogrammes (60 livres) de force, bien qu’à pleine allonge, le poids de maintien de la flèche ne dépasse pas 6 kilogrammes (13 livres). Une flèche tirée par un arc à poulies peut atteindre une vitesse de plus de 350 km/h.
Les arcs à poulies modernes sont fabriqués à partir de matériaux technologiques de pointe, notamment la fibre de carbone et l’aluminium. Le matériel est rigoureusement testé, car les arcs à poulies restent soumis à une tension importante, même lorsqu’ils ne sont pas utilisés, et doivent résister à des forces exceptionnelles lors du tir.
Le matériel
Le manche d’un arc à poulies est la poignée centrale qui sert de base aux branches. À l’extrémité de chaque branche se trouvent des poulies, généralement excentrées et appelées cames, qui sont reliées par des câbles et la corde d’arc. Les cames ont des poids de tirage, des longueurs d’allonge et des let-offs maximums spécifiques. Le let-off est le pourcentage de réduction de poids à pleine allonge (effet de la démultiplication de la puissance de l’arc.)
Un viseur réglable est également fixé à la poignée et supporte une loupe (ou scope) qui contient une lentille grossissante, généralement d’une puissance de deux à huit, un œilleton et une bulle de nivellement.
Des stabilisateurs, y compris les tiges longues qui dépassent à l’avant de la poignée, et les tiges courtes qui dépassent sur les côtés ou à l’arrière, généralement terminées par des poids, sont utilisés principalement pour équilibrer l’arc lors de la visée. Avec les amortisseurs, ils permettent également de réduire les vibrations lorsque la flèche est libérée.
Les flèches sont fixées sur la corde d’arc contre un repère d’encoche et généralement à l’intérieur d’un D-loop, un matériel court en forme d’arc utilisé pour se relier au décocheur lors de la traction de l’arc. La flèche tient à l’arc sur la lame d’un repose-flèche.
La technique
Le tir à l’arc à poulies exige de la force physique, mais aussi, et c’est peut-être plus important, du contrôle et de la force mentale. Il est essentiel de viser et d’exécuter proprement le tir lorsque l’œilleton se trouve au bon endroit, et ce d’autant plus dans des conditions de stress telles qu’en compétition. Bien que les arcs à poulies soient résolument plus précis que les autres styles d’arc, les archers à poulies d’élite doivent constamment atteindre un niveau proche de la perfection.
Le processus de tir avec un arc à poulies comporte trois phases distinctes.
Dans la première phase, l'archer doit lever l'arc et tirer la corde jusqu'à une butée mécanique. Une force plus importante est nécessaire au début du processus de traction. Le poids diminue au fur et à mesure de l’allonge, jusqu'à ce qu'elle atteigne la butée mécanique, ce qui permet à l'archer de tenir aisément pendant plus longtemps. Dans la deuxième phase, l'archer vise sciemment à travers son viseur grossissant. Enfin dans la troisième, l'archer exécute le tir, soit en choisissant délibérément de déclencher son décocheur, soit en tirant sur la corde pour activer le lâcher de manière inconsciente.
Le fait de déclencher consciemment le lâcher est appelé familièrement ‘punching‘ (coup de poing), et cette pratique peut conduire à des problèmes tels que la maladie de la carte (‘target panic’ en anglais), c’est-à-dire lorsque l’archer est incapable de viser ou d’exécuter correctement en raison d’un blocage mental. Ce facteur et d’autres facteurs psychologiques, en particulier la capacité à gérer le stress de la compétition, sont en grande partie déterminants dans le succès d’un archer à poulies.
Lors d’événements internationaux, les archers à poulies espère atteindre une quasi perfection. Les matchs se jouent souvent à un ou deux points seulement. La moindre erreur peut faire toute la différence entre une victoire et une défaite.
La compétition
L’arc à poulies est inscrit au programme des Jeux Mondiaux et des Jeux Paralympiques et, bien qu’il ne soit pas présent aux Jeux Olympiques, il figure aux Jeux asiatiques, européens, panaméricains et du Pacifique.
Il a été inclus aux Championnats du Monde de tir à l’arc pour la première fois en 1995 et intégré à la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc à son lancement en 2006 (au même titre que l’arc classique).
Lors des compétitions internationales de tir à l’arc sur cible, les archers à poulies tirent à une distance de 50 mètres sur une cible de 80 centimètres de diamètre, bien que les quatre anneaux extérieurs soient généralement retirés, avec un anneau central à 10 points mesurant 8 centimètres de diamètre.
La phase de qualifications consiste en 72 flèches, après quoi les archers sont classés en fonction de leur score total pour déterminer les têtes de série pour le tableau des matchs. La phase éliminatoire consiste en des confrontations directes dans lesquelles le vainqueur de chaque match poursuit son parcours et le perdant est éliminé.
Les matchs se jouent sur la base du cumul des scores, l’objectif étant d’obtenir le plus grand nombre de points à la fin du nombre réglementaire de flèches. Les matches individuels comptent 15 flèches, les matches en double mixte 16 flèches et les matches par équipes 24 flèches.
World Archery reconnaît également les arcs à poulies pour d’autres disciplines, comme le tir en salle, le tir en campagne, le tir 3D et la para archerie.
Parmi les compétiteurs célèbres en arc à poulies figurent la Colombienne Sara Lopez, quintuple championne de la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc, les Américains Dee et Reo Wilde, champions du monde de père en fils, et la Russe Albina Loginova, multiple championne du monde.