Le long voyage de Kristine Esebua de la Géorgie vers le Canada

Kristine Esebua with Canadian teammates in Medellin 2023.

ATHLETE SPOTLIGHT est présenté par WIAWIS.

Kristine Esebua a trouvé une nouvelle terre d’accueil pour pratiquer le tir à l’arc, au Canada.

L’archère de 38 ans est arrivée à Toronto il y a quatre ans, après avoir été contrainte de quitter sa Géorgie natale avec son mari et entraîneur.

Cette partie de sa vie est si pénible qu’elle est encore incapable d’en parler en détail, se contentant de dire que cela appartient désormais au passé.

Depuis, elle a mis au monde des jumelles, Elizabeth et Victoria, et elle est revenue à la compétition juste à temps pour représenter son pays d’adoption aux Championnats du Monde Hyundai de tir à l’arc 2023 à Berlin.

Et ce n’est que le dernier épisode en date d’une longue carrière d’archère, qui l’a vue grandir en Géorgie et en Ukraine. Mais c’est de l’autre côté de l’Atlantique qu’elle est aujourd’hui chez elle.

Et après quatre participations olympiques, Esebua est déterminée à se battre pour avoir la chance de participer à une cinquième édition des Jeux, à Paris l’été prochain, cette fois-ci sous le drapeau à la feuille d’érable.

“Participer aux Jeux Olympiques est le principal objectif dans la carrière de tout sportif,” a-t-elle déclaré. “Je rêve aussi d’obtenir la médaille olympique.”

Kristine Esebua shooting for Canada in Medellin 2023.

“À Athènes et Beijing, j’avais concouru comme une archère de niveau moyen, alors qu’à l’époque de Londres et de Rio, je connaissais déjà le succès et je participais à des compétitions de haut niveau,” a-t-elle expliqué.

“Malheureusement, pendant ces deux Jeux, j’ai manqué de chance.”

Lors de ses quatre participations aux Jeux Olympiques, Esebua représentaient la Géorgie, mais c’est en Ukraine qu’elle a fait ses premiers pas dans le tir à l’arc.

Née à Khobi, dans l’ouest de la Géorgie, Esebua a ensuite déménagé avec ses parents, son frère et sa sœur à plus de 2000 kilomètres de Lviv, ville où World Archery a été fondée (à l’époque où la ville s’appelait Lwow et faisait partie de la Pologne) en 1931).

C’est là qu’elle a rencontré son premier entraîneur, Monika Simuns, après avoir commencé à manier l’arc avec sa sœur sur les encouragements de leur mère, qui avait participé à des compétitions pendant ses études universitaires.

Kristine Esebua at the London 2012 Olympic Games.

Les progrès d’Esebua ont été rapides, et elle a rejoint l’équipe nationale junior ukrainienne avant de devenir double championne d’Europe des jeunes (individuel et par équipe).

Cependant, faute de citoyenneté, son parcours en Ukraine était incertain et un contact avec la fédération géorgienne de tir à l’arc l’a amenée à retourner dans son pays natal.

Esebua a alors a fait ses débuts olympiques à Athènes en 2004, avec un 40e rang final, et également participé aux Jeux de Beijing en 2008, où elle a atteint le deuxième tour.

“J’évoluais très lentement en tant que sportive, car en Géorgie il n’y avait pas d’entraîneurs de haut niveau,” a-t-elle ajouté. “On peut en conclure que mes succès entre 2003 à 2010 sont à mettre au crédit de l’école ukrainienne.”

Mais un entraîneur coréen a radicalement changé le système d’entraînement en Géorgie, ce qui leur a permis de remporter la toute première compétition.

Kristine Esebua was world silver medallist at Turin 2011 with Georgia.

La plus belle performance d’Esebua reste une médaille d’argent individuelle aux Championnats du Monde de tir à l’arc de 2011 à Turin, établissant un nouveau standard pour le tir à l’arc géorgien.

Mais tout cela est désormais derrière elle, et elle se concentre aujourd’hui fermement sur son nouveau pays, ayant fait son retour sur la scène internationale cette année après avoir obtenu la résidence permanente au Canada.

“Quitter la Géorgie fut un moment très émouvant pour moi, car je n’ai pas pu participer aux Jeux de Tokyo 2020,” se souvient-elle.  

Grâce à son nouveau passeport canadien, Esebua a pu participer aux championnats du monde de Berlin et à deux étapes de la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc (Medellin et Paris) en 2023 sous le maillot à la feuille d’érable.

“J’ai été très peinée de ne pas pouvoir apporter le quota olympique au Canada à Berlin, car je souhaite vraiment participer aux Jeux de Paris,” a-t-elle conclu.

“J’espère que cela sera vite résolu.” 

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