Médaillée paralympique et source d’inspiration pour une jeune fille sans bras ni jambes

ATHLETE SPOTLIGHT est présenté par WIAWIS.

L’Indienne Sheetal Devi, devenue un phénomène mondial en tirant à l’arc avec son pied, a remporté le bronze par équipe en arc à poulies aux Jeux de Paris 2024 lundi 2 septembre, sa toute première médaille paralympique.

“Je suis si contente,” a-t-elle déclaré. “Je suis fière d’avoir pu participer aux Jeux en étant si jeune.”

“J’étais venue ici pour une médaille. Je me suis dit que j’avais gagné une médaille à toutes les compétitions internationales auxquelles j’ai participé, donc il fallait que j’en gagne une aussi aux Jeux Paralympiques.”

La jeune femme de 17 ans avait déjà fait sensation l’an passé, en remportant la médaille d’argent aux Championnats du Monde de para archerie de Pilsen. Son histoire avait même fait la une du site officiel du Comité International Paralympique.

Depuis, Devi a remporté une médaille à chaque compétition qu’elle a disputée.

À Paris 2024, l’Indienne est devenue la seconde archère sans bras à obtenir une breloque paralympique, après l’Américain Matt Stutzman, qui a parachevé sa carrière d’une médaille d’or lors de ces Jeux.

Les deux archers avaient fait connaissance l’an passé à Pilsen, et Matt avait chaleureusement souhaité la bienvenue à Sheetal dans la famille des archers sans bras, lui donnant même quelques conseils pour qu’elle améliore ses performances, avant de la soutenir avec émotion durant sa finale de l’arc à poulies féminin.

Les performances de Devi et les vidéos de ses tirs avec le pied sont devenues virales, la jeune athlète devenant une source d’inspiration.

Elle a ainsi lancé un compte Instagram, qui totalise aujourd’hui plus de 400’000 abonnés, dans un désir d’encourager les personnes en situation de handicap, particulièrement les enfants.

“Après ma médaille aux Jeux asiatiques, j’ai créé mon compte Instagram. J’ai immédiatement eu énormément d’abonnés,” se souvient Devi.

“J’ai décidé que je me consacrerais vraiment à ma chaîne uniquement quand j’aurais plus de médailles,” ajoute-t-elle.

Elle en possède à présent une de plus, en bronze, après ces Jeux Paralympiques.

Avec la visibilité dont elle jouit via les réseaux sociaux, la jeune archère indienne propage l’espoir chez les enfants en situation de handicap.

“Je veux qu’il y ait de plus en plus de gens comme moi, qui croient en leur capacité à réaliser de grandes choses, malgré le handicap,” affirme-t-elle.

“Je reçois beaucoup de messages. Je suis heureuse que les gens me suivent, qu’ils m’écrivent, je peux être une source d’inspiration pour eux.”

Récemment, elle a pu changer la vie d’une personne en particulier.

“Une fille de notre village, plus jeune que moi, m’a écrit. Elle a 13 ans et n’a ni bras, ni jambes. Quand j’ai vu son message, ça m’a rendu si heureuse.”

La fillette a ainsi pu débuter ce sport dans le même club que Devi, et son entraîneur, Kuldeep Vedwan, a créé des prothèses spécialement adaptées pour elle, afin qu’elle puisse tirer à l’arc.

Le tir à l’arc a changé la vie de Sheetal.

“À une époque, je me sentais vide, je cherchais toujours une validation extérieure. Ça m’a pris du temps d’accepter qui je suis réellement, mais dès l’instant où j’y suis arrivée, ça a été magique,” a-t-elle écrit sur son compte Instagram.

“L’archerie a bouleversé ma vie. Avant, je vivais dans un petit village. Puis, j’ai commencé à tirer à l’arc. J’ai vu que des personnes handicapées peuvent aussi réussir des choses.”

L’adolescente est désormais ambassadrice d’une marque de bijoux, voyage à travers le monde et voit des endroits merveilleux, et elle est une athlète à succès, une des plus jeunes médaillées paralympique de l’histoire du tir à l’arc.

“J’espère que beaucoup d’enfants porteurs de handicap se mettront au tir à l’arc,” confie-t-elle.

“Je veux transmettre ce message aux parents d’enfants handicapés: s’il-vous-plaît, encouragez vos enfants, ils peuvent accomplir tout ce qu’ils veulent dans la vie, ils peuvent aussi gagner des médailles. J’en suis un exemple.”

Sheetal a prouvé qu’elle peut déjouer le destin.

À présent, elle souhaite propager son message et inspirer, plus encore, les jeunes gens en situation de handicap.