Sophie Dodemont a toujours la flamme malgré une carrière avancée
Plus d’une fois, Sophie Dodemont a tenté de s’éloigner du tir à l’arc, pour finalement y revenir.
“Chaque fois que je m’arrête, j’ai toujours envie de revenir,” a déclaré la Française de 48 ans. “Le rush des compétitions et tirer pour les médailles me manquent. Cela me fait me sentir vivante.”
Ce sport a été présent dans sa vie pendant près de quatre décennies, d’abord en tant qu’archère classique avant de passer sur le tard à la discipline de l’arc à poulies.
Lors de la Finale de la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc à Moscou en 2019, bien que la plus âgée des participantes, Dodemont avait remporté le bronze, son premier podium à l’occasion de l’événement de fin de saison.
Deux ans plus tard, elle est toujours une compétitrice redoutable sur le circuit international et a mené l’équipe de France féminine d’arc à poulies vers une médaille de bronze lors des derniers Championnats du Monde Hyundai de tir à l’arc 2021 à Yankton.
“Tirer encore à un haut niveau, c’est quelque chose dont je suis vraiment fière,” a dit Dodemont. “Faire encore partie des meilleures archères après tant d’années c’est un très grand honneur pour moi.”
Sa maîtreise dans les deux styles d’arc témoigne de sa capacité naturelle et de sa volonté de s’adapter aux différentes exigences du sport.
Cele qui avait remporté une médaille de bronze par équipe aux Jeux Olympiques de Beijing en 2008 connaît peut-être plus de succès encore depuis qu’elle est passée à l’arc à poulies après avoir échoué à intégrer l’équipe de France pour les Jeux Olympiques de 2012 à Londres.
La clé de son succès, selon Dodemont, est une aptitude à synthétiser son talent, son expérience et son expertise pour obtenir des résultats qui ont perduré jusque tard dans sa carrière.
Elle conserve également, et c’est essentiel, un esprit de compétition toujours aussi vif même à l’approche de la cinquantaine.
Une pause de dix ans sur la scène mondiale aurait pu laisser penser que c’était la fin pour l’ancienne numéro 3 mondiale, mais elle n’a pas pu se tenir longtemps à l’écart.
“Je voulais me prouver à moi-même que je peux faire plus et gagner plus de médailles,” a expliqué Dodemont. “J’aime vraiment la compétition.”
Tout au long de sa carrière, Dodemont a compris, de manière à la fois intuitive et analytique, comment rester compétitive alors que le fossé de l’âge entre elle et ses pairs s’est creusé.
Ceci s’est avéré certainement encore plus vrai un plus tôt dans l’année lors de la victoire de la France face aux Pays-Bas, pour remporter les Championnats d’Europe 2021 et faire mieux que la médaille de bronze à la deuxième étape de la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc 2021 à Lausanne.
“C’est un honneur, car j’ai peut-être l’une des meilleures coéquipières qu’il soit possible d’avoir,” a déclaré la Française de 21 ans Lola Grandjean, qui faisait ses débuts avec l’équipe senior à Lausanne.
“Je me souviens l’avoir vue dans des magazines quand j’étais enfant. J’ai commencé le tir à l’arc à six ans et elle était encore archère, et maintenant nous tirons et gagnons ensemble. C’est la plus grande de tous les temps.”
Un sentiment que Dodemont, dont l’ardeur à évoquer ses souvenirs touche à l’indifférence, est susceptible de balayer d’un sourire.
“C’est vraiment difficile de dire au revoir,” conclut-elle. “C’est pourquoi je suis toujours là.”