La défense de son titre mondial, une pensée qui trotte dans la tête de Seb Peineau

Peu de spectateurs ou téléspectateurs auront oublié le match entre Sébastien Peineau et Stephan Hansen, qui a décerné le titre mondial en 2017. Il s’agit en effet de l’une des finales en arc à poulies les plus passionnantes à laquelle il nous ait été donné d’assister.

À Antalya, Peineau - comme la quasi-totalité des meilleurs archers poulies du monde - a les yeux rivés sur les prochains championnats du monde et se sert de cette étape de Coupe du Monde comme dernière mise au point avant Bois-le-Duc.

Mais contrairement à ses pairs sur le pas de tir, Peineau aura son titre mondial à défendre.

“C’est toujours quelque part dans ma tête. C’est déjà une grande réussite de se sélectionner pour l’équipe nationale aujourd’hui. J’ai également eu un début de sélection difficile. J’essaie de ne pas me mettre trop de pression car je suis champion du monde. Mais c’est toujours dans ton esprit,” dit-il.

“Les championnats du monde, c’est notre plus grand événement en tant que poulies, avec les Jeux Mondiaux. Je sais que si je suis dans une bonne semaine, je peux monter sur le podium. Mais dans notre catégorie, vous pouvez tirer un 150, une flèche peut être un X et une autre un 10, et vous aurez perdu.”

Peineau a débuté cette année avec, pour la troisième fois en carrière, une épreuve parfaite de 900 points à l’occasion du Vegas Shoot, référence absolue pour les archers à poulies en salle.

Lui et ses coéquipiers de l’équipe de France sont parvenus jusqu’en finale cette saison lors de l’étape d’ouverture de la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc à Medellin, battant les États-Unis sur leur parcours, avant de finalement s’incliner contre l’Italie.

Lors des finales individuelles en Colombie, Peineau avait dû s’avouer vaincu face au futur médaillé d’argent individuel Braden Gellenthien.

“Je lui ai comme qui dirait donné le match. J’ai fait une très mauvaise flèche, mon point de visée est tombé, c’était dans le 8 et c’en était fini,” se souvient-il. “Il a bien tiré, et moi aussi durant quatre volées. Mais cela m’a donné des informations pour ce tournoi ici. Je tire beaucoup mieux, le feeling est de retour. Je suis prêt pour une belle semaine ici.”

Archer depuis plus de 20 ans, Seb est passé professionnel après sa victoire aux Championnats du Monde de tir à l’arc en salle à Ankara, en Turquie, en 2016 – où il avait battu Mike Schloesser dans un autre classique en finale de la discipline. Sa victoire à Mexico lui a valu de détenir en même temps les titres de champion en salle et en extérieur.

Il sait l’importance de ce match joué sur la place du Zocalo.

“Je me souviens de chaque détail. Je l’ai regardé plusieurs fois, mais même sans cela, je peux encore me souvenir de chaque détail,” a déclaré Seb en riant. “La flèche qui est allée très près, qui a forcé le barrage. Je me souviens combien je bougeais pendant le barrage.”

“J’ai juste bloqué tout ce que je pouvais, j’ai forcé le point de visée au milieu du jaune et j’ai lâché. Je me souviens aussi que mon entraîneur m’a dit que c’était un bon 10, et moi lui répondre, ‘oui, mais il ne peut que transpercer le X.”

Au lieu de cela, la flèche de Hansen allait toucher le 10, plus loin du centre que celle du Français.

“Tout a explosé en moi. Plein d’émotions sont arrivées au même moment,” a déclaré Peineau. “Avant le Mexique, je n’avais tiré aucune flèche pendant six mois jusqu’en mars 2017. Vous pouvez toujours réussir une bonne compétition, avoir une bonne semaine. Mais devenir champion du monde? Non, je ne m’y attendais vraiment pas. Ça restera à jamais gravé dans ma mémoire.”

Seb est aujourd’hui père de famille et sa fille fêtera son deuxième anniversaire cette année durant les championnats du monde.

“Je serai triste de ne pas être à la maison pour cette occasion, mais voilà, c’est le travail,” dit-il.

Pour l’instant, l’athlète de 31 ans reste concentré sur ce dernier événement qui se déroule juste avant Bois-le-Duc. C’est l’occasion de tester cette confiance et cette stabilité dont il aura besoin pour bien défendre son titre mondial le mois prochain.

Parce qu’il ne fait aucun doute qu’il y aura des adversaires de valeur.

“En plus du top 10 [du classement mondial], je pense qu’il y a d’autres gars qui ont une chance. Daniel Munoz tire bien ces temps-ci, Domagoj [Buden] également,” dit Seb. “[Brend] Frederickx a été incroyable à Shanghai; et les Coréens, aussi.”

Cela signifie-t-il que Peineau est sous pression pour la compétition en Turquie? Un résultat ici est-il absolument nécessaire avant les mondiaux? Et bien non.

“À l’étape de Coupe du Monde avant le Mexique, j’avais perdu en huitième de finale. Un mois plus tard, j’étais champion du monde,” explique-t-il. “Donc tout peut arriver. Voilà ma façon de penser: nous ferons simplement les comptes à la fin.”

La troisième étape de la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc se déroule du 20 au 26 mai à Antalya, en Turquie.

Biographies
Compétitions