Valladont: “J’apprécie chaque saison à sa juste valeur”

Son année 2015 a été marquée par une première victoire d’étape individuelle en Coupe du Monde et une première participation à la Finale de fin de saison avec comme résultat une superbe deuxième place.

En ce début de saison en salle, JC semble déjà bien affûté puisqu’il vient de remporter le bronze à l’étape de Coupe du Monde de Marrakech.

La Coupe du Monde de tir à l’arc en salle se poursuivra à Bangkok en décembre et Nîmes mi-janvier, pour se terminer en apothéose avec la Finale à Las Vegas à la fin du mois.

Après cela, le Français aura dans son viseur les quotas olympiques pour les Jeux de Rio 2016.

Nous avons pris la température quelques semaines après la Finale de Mexico et des vacances bien méritées…

C’est une grande satisfaction et la récompense des efforts fournis au quotidien par la reconnaissance et les félicitations du monde de l'archerie et de mes proches.

Porter les couleurs de la France le plus loin possible dans une compétition quand on t'en donne la responsabilité apporte une émotion forte en cas de succès.

Décrirais-tu cette médaille d’argent comme ton plus grand succès jusqu’ici?

Non, cette médaille n'est pas mon plus grand succès. Pour moi, le plus grand succès est de se faire plaisir à tout moment en pratiquant le tir à l'arc.

Après, bien sûr qu'il y a une très grande satisfaction à arriver à de très bons résultats à un si haut niveau mais, mes meilleurs souvenirs restent les médailles internationales par équipe. 

Individuellement, c'est l'un de mes meilleurs résultats, comme ma médaille d'or au championnat du monde de tir en campagne. Des moments très forts qui resteront gravés dans ma mémoire. 

Cette année, tu as aussi gagné ta première étape individuelle de Coupe du Monde en extérieur. Est-ce que 2015 est ta plus grande saison?

2015 n'est pas ma plus grande année, c'est l'année où j'ai eu les meilleurs résultats. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas et je les apprécie chacune à leur juste valeur. 

Qu’est-ce qui a changé en toi pour y arriver?

Pas grand-chose. Une compétition de tir à l'arc peut s'avérer aléatoire avec les matchs en sets. Tous les archers présents sur une Coupe du Monde ont tous le potentiel de se transcender sur douze flèches.

Donc, la principale chose qui a fait que j'ai réussi cette fin de saison est certainement l’échec au championnat du monde qui m'a donné une grande motivation pour rebondir et retrouver un maximum de plaisir en tirant. 

Dans les matchs modernes, quelle est l'importance de la volonté de gagner?

La volonté de gagner c'est ce que tout compétiteur a en lui quand il aborde une compétition. Donc oui, c'est ça qui t'anime. Sinon je ne verrais pas l'intérêt d'aller défier les autres en compétition… 

Le tir sur cible en plein air serait-il devenu ta discipline favorite, après un titre mondial en campagne et le bronze aux mondiaux en salle?

Non, ce n'est pas ma discipline favorite, ma discipline favorite est tout simplement le tir à l'arc.

Le ‘FITA’ (ancien nom de la fédération mondiale aussi donné au tir sur cible en plein air) est la discipline la plus importante car elle est olympique. Mais toutes les autres me permettent de pratiquer le tir à l'arc, donc elles sont pour moi aussi importantes les unes que les autres. 

De quel(s) match(s) en particulier, au Mexique ou ailleurs, te souviens-tu avec une saveur particulière?

Le match le plus récent dont je me souvienne est effectivement celui du Mexique contre le Coréen car c'était un match d'envergure face à une grosse pointure.

L'autre match qui m'a vraiment marqué est le match par équipe en petite finale des championnats du monde en Turquie il y a deux ans. C'était notre première victoire contre les Coréens, une revanche sur les finales perdues d’Ulsan et de Turin en 2009 et 2011, qui nous avaient valu deux médailles d'argent. 

Qu’as-tu le plus aimé du Mexique?

Les tripes le matin au petit déjeuner, un pays magnifique et une population locale très accueillante et très sympathique.

Et puis surtout un grand bravo aux organisateurs de cette Finale qui s'est déroulée sans accros. Elle fût parfaite pour ma première Finale. 

Comment apprécies-tu le fait de voyager autour du monde pour pratiquer ton sport?

C'est une chance exceptionnelle dont j'ai tout à fait conscience, mais je suis tout de même un petit peu frustré de faire tous ces voyages sans avoir de temps libre pour profiter et visiter.

Peux-tu décrire tes premiers pas dans le sport et tes premières impressions?

J'ai commencé le tir à l'arc au club de Torpes (petit village à proximité de Besançon, voisin de mon village natal Boussières). 

À l'âge de huit ans j'étais dans ma période d'essai de tous les sports (foot, escrime, canoë-kayak, handball...) Je me suis arrêté au tir à l'arc quand j'ai rencontré Pascal Degrandis, qui m'a appris ce sport dans un cadre qui me convenait parfaitement.

Au bout de trois ans, j'ai eu mon premier titre de champion de France Benjamin qui m'a propulsé sur les rails du haut niveau pour en arriver où j’en suis aujourd'hui.

Est-ce que le tir à l’arc a eu un impact sur ta personnalité, ta façon de penser ou de voir les choses?

Le tir à l'arc a sans doute développé en moi une certaine relativité, un calme et une gestion de la pression face aux situations de stress.

Ce qui a vraiment changé dans ma vie c'est l'implication personnelle que j'ai mis dans ce sport. Intégrer à seize ans la filière haut niveau demande certaines concessions pour un adolescent, notamment dans ses relations amicales. C’est compliqué quand on va à l'entraînement en rentrant du lycée au lieu d'être avec ses potes. 

Préfères-tu la compétition individuelle ou par équipe?

J'aime la compétition tout court.

Quand elle est individuelle et que tu réussis, la gloire te revient entièrement, alors qu'en équipe cette gloire et cette joie, tu la partages et c'est ce que je préfère. 

Pour l’instant, la France n’a qualifié aucun archer pour Rio 2016… Le doute s’est-il installé, l’équipe ressent-elle beaucoup de pression?

À la même période avant les Jeux de 2008, la France n'était pas qualifiée non plus. Pourtant, cela ne m'avait pas empêché de participer à ces Jeux en gagnant des quotas individuels seulement un mois auparavant. 

En 2012 par contre, je faisais partie de l'équipe qui avait gagné les quotas un an avant et cela ne m'avait pas pour autant amené à ces Jeux.

Donc, aujourd'hui je ne suis pas inquiet pour 2016, car on a un très bon collectif. Il suffira d'accorder nos violons pour récupérer un quota par équipe à Antalya ou une place individuelle au championnat d'Europe et nous verrons pour la suite.

Personnellement, comment te sens-tu par rapport à cette situation?

J'ai déjà participé aux Jeux. Si j'y retourne ce ne sera pas uniquement pour faire de la figuration!

J’étais très jeune et cela m'a permis de me situer dans le monde du tir à l'arc international, ce qui a sans doute déclenché mon envie d'entamer une longue carrière d'archer.

Les Jeux c'est une compétition comme les autres voire même plus facile sur le papier que les championnats du monde sauf qu'elle est beaucoup plus médiatisée. Il faut la prendre comme ça et savoir profiter de cet avantage médiatique qu'elle apporte. 

Quels sont tes objectifs à court et long termes sur le plan sportif et personnel?

Mes objectifs sportifs principaux sont les Jeux de 2016 et 2020 avec la plus grande réussite possible dans toutes les étapes intermédiaires (coupes du monde, championnats dans toutes les disciplines).

Mon projet professionnel n'est pour le moment pas arrêté car j'ai tellement d'ambitions et de projets que je ne sais pas quoi choisir (garde-chasse, responsable archerie, producteur de charcuterie ou garde forestier...)