Lisa Barbelin qualifiée en 1/8e avec panache, devant un public en feu

Lisa Barbelin s’est employée pour rallier les huitièmes de finale du programme individuel féminin de Paris 2024, après une victoire sur la Néerlandaise Gaby Schloesser, puis une performance titanesque face à la Chinoise Yang Xiaolei.

Aucune rencontre de tir à l’arc n’avait vu un public si bruyant depuis le début de la compétition, avant ce tour de force de Barbelin aux Invalides; et ce, malgré l’explosion en plein vol de l’équipe féminine dès le premier tour, deux jours auparavant.

Tandis que la foule scandait son nom et battait des pieds une percussion infernale sur les gradins de métal – ce qui donna parfois la sensation d’un tremblement de terre depuis le pas de tir – la Française fut à la hauteur de l’événement, malgré un moral sérieusement touché ces derniers jours.

“J’ai vraiment beaucoup douté suite au match par équipe. Mais j’ai vu une super psychologue au village olympique, qui m’a beaucoup aidée, m’a appris à profiter au maximum de l’instant présent.”

Il faut dire que ses qualifications, en-dessous du niveau attendu, auraient pu tout gâcher.

“Pendant les qualifications, j’étais tellement stressée,” confie Barbelin. “Je n’arrivais pas à faire ce que je voulais. La psychologue a réussi à changer mon état d’esprit, ma façon d’être présente ici, aux Jeux.”

“Tout ce à quoi je pensais, c’était être la meilleure et gagner une médaille, mais au final, ça m’a tellement stressée. Cette femme m’a aidé à respirer, à profiter de toutes les facettes des Jeux Olympiques.”

Le hasard faisant bien les choses, son premier match la plaça face à Schloesser, membre de l’équipe des Pays-Bas, celle-là même qui avait éliminée Lisa Barbelin et ses coéquipières dimanche.

Aucune des deux archères ne débuta en fanfare, puis ce fut Barbelin qui accéléra la première avec deux scores à 29 dans les troisième et quatrième sets, suffisants pour rallier le tour suivant.

Yang, troisième des qualifications, était a priori un tout autre challenge. Mais la Chinoise ne réussit jamais à entrer dans son match. Lisa, acclamée par le public, ne tirait aucune flèche hors du jaune. Solide, portée par les fans français, l’archère tricolore s’imposait.

“Je me sens super chanceuse d’avoir vécu ça aujourd’hui,” raconte la jeune femme de 24 ans. “L’archère chinoise me faisait peur, avec sa troisième place aux qualifications. Mais je me suis dit: ‘Non, je vais la manger, je vais y arriver.’”

“Je suis arrivée sur le pas de tir avec une banane de ‘ouf’, parce que ce public m’aide à être moi-même, et dans ces moments, je me sens être ma plus belle personne et la plus belle championne que j’ai envie de devenir.”

La médaille d’argent de l’équipe masculine obtenue la veille, notamment par le compagnon de Lisa Thomas Chirault, fut un formidable vecteur mental pour l’équipe de France.

“J’ai une pensée très particulière pour Thomas, bien sûr, qui m’a donné tellement d’émotions,” dit-elle. “Les garçons ont été vraiment très forts, tous les trois, et c’est vrai que de le voir lui avec une médaille autour du cou, ça m’a fait dire ‘wow’; on peut y arriver ensemble finalement. Et on peut faire monter l’équipe de France jusqu’au plus haut.”

En coulisses, un autre archer a eu une influence sur la performance de Barbelin: Pierre Plihon, archer deux fois olympien, le premier à lui avoir dit qu’elle devait avant tout faire le show.

“Il m’avait dit ça à Tokyo, je me rappelle, parce que j’étais morte de trouille,” se remémore Lisa. “Il m’a dit: ‘Ces gens sont là pour tu kiffes et que tu leur montres du spectacle.’”

C’est désormais chose faite pour la Française

La compétition se poursuit avec la suite de la phase éliminatoire mercredi 31 juillet.