Entre déception et reconnaissance, Toucoullet et Benhami disent adieu à leurs Jeux
Ce ne sont pas les résultats qu’ils attendaient. Éliminés dès leur premier match, chacun en individuel, puis par équipe mixte, Aziza Benhami et Guillaume Toucoullet portaient haut des espoirs de médaille paralympique aux Jeux de Paris 2024.
La chute est quelque peu brutale. Défaits, sans appel, 6-0 face à la paire polonaise composée par Milena Olszewska et Lukasz Ciszek, les Français repartent bredouille de la capitale, sous la pluie.
“Forcément, il y a une grosse, grosse déception,” confie Toucoullet. “Je ne sais pas trop ce que je vais faire après tout ça.”
Les éléments ont été difficiles à apprivoiser pour la paire tricolore. Une pluie drue s’est abattue sur les Invalides dès les premières lueurs de l’aube, accompagnée d’un vent piégeux.
“Sur le terrain d’entraînement, on a eu beaucoup de pluie,” raconte Guillaume. “On a pris une bonne douche! Mais ensuite, dans l’arène, plus rien. On s’est demandé comment on allait s’adapter à tout ça.”
“C’est toujours difficile de gérer la pluie et le vent, mais il a bien fallu faire avec,” ajoute Aziza.
“Les conditions sont identiques pour tout le monde,” complète Toucoullet. “Quand c’est comme ça, il faut mettre des œillères et foncer.”
De fait, Olszewska et Ciszek ont semblé moins perturbés par les éléments – auxquels il fallait ajouter les encouragements d’un public nombreux, entièrement acquis à la cause des locaux.
La paire polonaise a tiré des volées de 34, 37 et 33. Une régularité que n’ont pas su trouver Benhami et Toucoullet, avec notamment une deuxième volée à oublier, n’atteignant qu’un 28 insuffisant à ce niveau de compétition.
Pour Guillaume, la déception est double de surcroît, après son élimination la veille en 1/8e de finale du programme individuel alors qu’il était tête de série numéro 1 après les qualifications.
“Ça fait très mal,” déclarait-il après sa défaite 6-4 face au Colombien Héctor Julio Ramírez. “Ce n’est pas le résultat que j’espérais.”
“Je n’ai même pas gagné un seul match. Je suis en colère, mais uniquement contre moi-même.”
Aziza Benhami a également perdu, dès le premier tour de la phase éliminatoire. Pourtant, elle retient surtout du positif pour ses premiers Jeux Paralympiques. Le soutien du public français l’a particulièrement touchée.
“C’est fou!” confie-t-elle. “C’est dingue, je n’ai pas d’autres mots (rires).”
“C’est génial de se sentir poussés, on sait que les gens se sont levés tôt, ils sont venus malgré la pluie, le vent, ils étaient là.”
“C’était incroyable,” ajoute Guillaume. “C’est un des plus beaux cadeaux qu’on ait pu recevoir.”
Si leur expérience fut mitigée, les deux archers se tournent désormais vers l’avenir. Avec le besoin de souffler, mais une ambition intacte.
“Moi je vais prendre des vacances,” assure Benhami en riant.
“C’était une super expérience. Ça se réfléchit, pourquoi pas remettre ça dans quatre ans, avec un peu plus d’expérience, un peu plus de technique et de travail.”
“Je ne vais pas prendre de pause tout de suite,” explique Toucoullet, qui sera bientôt engagé en Coupe d’Europe des clubs.
“Je pense que je serai présent sur Los Angeles, je reste énormément sur ma faim après ces Jeux-là,” souffle le Basque de 39 ans. “J'ai encore à progresser, je pense que je vais rempiler pour quatre ans.”
Avec, pourquoi pas, une médaille à la clé.
Pour que le soleil de Los Angeles leur fasse oublier, à tous les deux, la pluie de Paris.