La France remporte à domicile une médaille d’argent méritée

Le match pour la médaille d’or entre la France et la Corée fut peut-être le plus bruyant de cette compétition de tir à l’arc aux Jeux de Paris. Les fans des deux pays avaient envahi les gradins d’une arène des Invalides à guichets fermés, chaque 10 était célébré à l’unisson par chacun des deux camps.

Dès sa première rencontre, plus tôt dans la journée, l’équipe coréenne s’était clairement mise en mode médaille d’or. Les Coréens ne doutèrent pas, ne vacillèrent jamais.

Pourtant, dans le premier set de cette bataille finale, la France tint la dragée haute à la Corée sur chacune de ses flèches, jusqu’à obtenir un score de parité, 57-57. Ce fut la première fois de la journée qu’une équipe restait à ce point au contact des Coréens.

Kim Je Deok, Kim Woojin et Lee Woo Seok montrèrent alors de quelle étoffe sont faits les champions: ils ouvrirent le deuxième set avec trois dix et les Français ne purent répondre. Les hommes en blanc scorèrent un 59 imbattable, malgré l’impressionnant 58 réussi par les Bleus, qui semblait vouloir dire “nous sommes là, et nous seront là jusqu’au bout.”

À ce stade, Baptiste Addis, Thomas Chirault et Jean-Charles Valladont avaient déjà réussi leur tournoi, avec des scores et des finish exceptionnels à chaque match. Leur finale fut marquée par des score de 57, 58 et 56, qui auraient probablement suffi à vaincre n’importe quel adversaire – mais pas la Corée.

“On est très fiers de notre finale. On savait que ce serait difficile face à cette équipe de Corée qui est tellement forte,” a déclaré Chirault à l’issue du match.

“Les mots d’ordre pour aujourd’hui, c’était de profiter du moment, de tirer comme on sait le faire, dans la lignée de ce sur quoi on a travaillé toute l’année.”

“On a atteint tous nos objectifs. Il n’y a pas de mots pour décrire ce que signifie de partager cette belle médaille d’argent. On est très fiers de ce que l’équipe a réussi aujourd’hui.”

Cette breloque d’argent fut une des médailles olympiques de tir à l’arc les plus méritées – et elle est l’œuvre d’un Coréen. L’ancien entraîneur en chef national Oh Seon Tek a en effet rejoint l’encadrement français en 2022, pour préparer Paris 2024.

“Il est arrivé en équipe de France avec sa culture, son expérience. Pour nous, ça a changé vraiment beaucoup de choses,” explique Chirault. “Ça a été tout un système qui a été remanié pour préparer ces Jeux Olympiques de Paris.”

“On a créé un collectif très soudé, très fort, avec une nouvelle approche de la technique de tir à l’arc, qui était différente de celle qu’on a connu jusqu’à aujourd’hui en Europe.”

“Aujourd’hui, je pense que la France est au niveau pour rivaliser avec les plus grandes nations mondiales de tir à l’arc. On l’a montré aujourd’hui sur les Jeux Olympiques.”

Comme souvent dans les épreuves par équipe, le premier et le dernier tireur occupent des positions cruciales. Acteur majeur de la performance française, Addis fut le dernier tireur et ne mit qu’une seule flèche hors du 10 durant toute la journée.

À seulement 17 ans, il est le plus jeune athlète de toute la délégation olympique française, lui qui a mis l’école entre parenthèses cette année pour préparer les Jeux.

“En tant que le jeune de l’équipe, c’est ma première médaille olympique et je suis content de l’avoir avec cette équipe,” affirme Addis. “On a vraiment travaillé dur, et ça a payé.”

Cette médaille est la première médaille olympique gagnée par l’équipe de France de tir à l’arc depuis l’argent de Valladont en individuel aux Jeux de Rio 2016 – même si la l’archerie française possède une collection de médailles olympiques dont les premières datent de plus d’un siècle.

“Il y a eu des médailles olympiques par le passé, ça montre qu’on sait le faire,” précise Addis.

“Comme Jean-Charles qui est avec nous maintenant. Moi, ça m’a permis de rentrer dans cette arène avec beaucoup de confiance.”

“Je suis très fier de mon équipe et de ce qu’on a fait sur le pas de tir.”