Demir offre à la Turquie le premier titre de son histoire en Coupe du Monde
Peu de monde avait prédit une telle finale pour le titre de l’épreuve masculine d’arc à poulies de Mexico City 2015
Après les défaites des quatre premières têtes de série de la compétition en quarts de finale, marquées par l’élimination du numéro un Mike Schloesser face à l'athlète mexicain Mario Cardoso, il ne restait plus que les moins bien classés du tableau pour décider du podium.
Abhishek Verma semblait très solide alors qu’il réussissait le score parfait de 150 contre Cardoso en demi-finale. Quant à Demir Elmaagacli, qui avait auparavant pris la mesure du favori américain Reo Wilde, il malmenait Dominique Genet pour rejoindre Verma en finale.
L’archer indien Abhishek débutait la partie comme il avait terminé la précédente avec un 10, pour un bon score de 29 points à sa première volée et prenait un point d’avance dans le match pour la médaille d’or.
La tête allait changer de camp à chacune des quatre volées suivantes.
Un mauvais 8 de la part de Verma dans le second set permettait à Demir the prendre l’avantage, 57-56, avant qu’Abhishek ne se reprenne et réussisse un 30 parfait. Le tout petit point d’avance changeait à nouveau de main en faveur de l’Indien, portant le score à 86-85 après neuf flèches.
C’est à ce moment du mathc qu’ Elmaagacli a fait la décision.
Deux volées parfaites consécutives de 30 points, et Demir reprenait tout d’abord la tête, avant de mettre la médaille d'or hors de portée de Verma. Son score total pour les 15 flèches du match: 145. Abhishek terminait deux points derrière avec 143.
“Tout au long de cette année, j’ai cru en moi,” a expliqué Demir. “J’ai toujours été tout proche, mais n’avais jamais encore réussi. Avant cet événement, j’ai travaillé très dur, je me suis fait confiance and et maintenant j’ai atteint mon objectif.”
“Je suis super heureux!”
La Turquie n'avait jamais encore remporté de médaille dans la compétition individuelle à la Finale de la Coupe du Monde avant 2015. Demir avait déjà écrit l'histoire en atteignant le match pour la médaille d'or, en tant que septième seulement du tableau, et ainsi encore plus remportant le tournoi.
Ce qui rend la performance encore plus spéciale, c’est que Demir n’avait encore jamais gagné une médaille individuelle à une épreuve senior auparavant.
(Il avait gagné l’argent en double mixte à la première étape de la Coupe du Monde 2015 et avait été vice-champion du monde junior en 2008.)
Avec son grand sourire habituel, et ravi de sa médaille d’argent, Verma s’est exprimé avec bonne humeur sur ses 150 points réussis en demi-finale.
“Vous ne savez jamais quand vous allez réussir le score parfait,” a-t-il expliqué. “Parfois, vous avez juste de bonnes sensations et c’est ce qui m’est arrivé. Ça a été une grande expérience.”
L’Inde n’avait jamais non plus gagné de médaille en arc à poulies à la Finale de la Coupe du Monde avant cela.
C’est Dominique Genet qui a remporté le bronze chez les hommes. Il ne manquait pas le 10 avec ses huit premières flèches de la petite finale et menait déjà de neuf points face à Mario Cardoso après trois volées.
Six autres 10 et un total de 149 points assuraient la médaille au Français de 46 ans, qui réussissait ainsi son meilleur résultat final à une Finale de Coupe du Monde. Il avait en effet déjà terminé quatrième à Paris en 2013 et septième à Tokyo un an auparavant.
“Cette médaille a une grande importance car je reviens après une opération qui m’a arrêté un an et je n’aurais jamais pensé revenir à ce niveau cette année,” expliquait Genet.
Le quart de finale face à son coéquipier et ami Seb Peineau avait été difficile en raison du côté émotionnel de la situation, et il mettait sa défaite en demi-finale sur le compte d’une seule mauvaise flèche.
“Dans le dernier match, la différence c’était la motivation. Je suis revenu sur le terrain encore fâché d’avoir perdu bêtement le précédent et je voulais faire mieux.”
Demir Elmaagacli, Abhishek Verma et Dominique Genet: un podium que probablement personne n’aurait pronostiqué, mais tous trois y méritent leur place. Aucun doute cependant, ce fut l’un des samedis les plus surprenants de l’histoire du circuit de la Coupe du Monde de tir à l’arc.