Le tir à l’arc tunisien affiche son potentiel à l’occasion de ses débuts olympiques
Contenu tiré d’un article d’Andrew McClean pour le service d’information olympique (OIS).
Rihab Elwalid ne s’était pas écroulée face à l’enjeu mardi, pour marquer ses débuts historiques à Tokyo 2020.
Après avoir réussi son meilleur score personnel en qualification dans la parc Yumenoshima avec 609 points vendredi, la jeune femme de 23 ans avait remporté le premier set lors de son match du premier tour de l’épreuve individuelle face à la vice-championne olympique de Londres 2012 Aida Roman. Elle est la première archère tunisienne à participer à des Jeux Olympiques.
C’est l’aboutissement d’un voyage long et enrichissant pour Elwalid, qui, avec son compatriote Mohamed Hammed, aura dû patienter près de deux ans après avoir obtenu sa place pour Tokyo lors des Jeux africains de 2019.
Malgré une défaite au final face à Roman, l’émergence d’Elwalid sur la scène internationale confirme la progression de la Tunisie en tant que nation du tir à l’arc. Après tout, cela ne fait que 13 ans que la Fédération tunisienne de tir à l’arc a été fondée, en 2008.
“Je suis très heureuse de me retrouver aux côtés d’une championne comme Aida Roman", a déclaré Elwalid, qui concourait pour la première fois hors du continent africain. “Je sais que je dois travailler dur, et une autre fois, je serai une championne.”
Comme Elwalid, Hammed avait également tiré un adversaire difficile pour son premier match de jeudi en la personne du Coréen Oh Jin Hyek, champion olympique à Londres en 2012. Et comme Elwalid, il s’est montré à la hauteur en ouvrant les débats avec un 10 (quasiment en plein centre) à sa première flèche dans une épreuve olympique à élimination direct.
Après avoir réalisé sa meilleure marque personnelle dans le tour de classement avec 631 points pour se classer 62e, Hammed a montré qu’il était lui aussi prêt pour ce moment historique, même si c’était sa première compétition en dehors de l’Afrique.
Cette expérience olympique a donné aux deux archers un aperçu de ce que c’est que de se mesurer aux meilleurs du tir à l’arc mondial.
“Quand je suis arrivé ici [à Tokyo], je ne connaissais personne. Tout le monde était nouveau pour moi,” a expliqué Hammed.
“Maintenant, après avoir rencontré tout le monde, nous allons prendre cela comme une expérience pour l’avenir. Nous allons continuer à travailler, à travailler pour atteindre nos objectifs, et j’espère que nous pourrons aller à Paris en 2024 [pour que tout le monde] puisse se souvenir du nom ‘Tunisie’ dans le tir à l’arc.”
La Tunisie n’était pas la seule nation africaine à faire ses débuts olympiques dans ce sport à Tokyo.
Marlyse Hourtou, première archère du Tchad à des Jeux Olympiques, s’est même permis de gagner le premier set contre la tête de série numéro 1 coréenne An San, avant de céder finalement face à la favorite. Hourtou a été pendant plusieurs mois une athlète résidente au World Archery Excellence Centre de Lausanne.