À la rencontre d'une équipe: les hôtes mexicains de la Finale
En plus des quatre places automatique offertes au pays organisateur de la Finale de la Coupe du Monde de tir à l'arc, une pour chaque catégorie en compétition, le Mexique s'est offert un athlète supplémentaire dans l'épreuve d'arc à poulies féminine, grâce à Linda Ochoa et Stephanie Sarai Salinas qui ont toutes deux terminé parmi les huit premières du classement de la Coupe du Monde. Linda s'est classée troisième, Stephanie quatrième.
Linda est l'une des archères les plus connues au Mexique, elle qui est sur le circuit international depuis plus de dix ans. Stephanie, une archère qui monte, a remporté sa toute première médaille de Coupe du Monde en début de ouverture de saison à Shanghai.
Avec encore trois autres athlètes représentants la nation hôte - le champion de Toronto 2015 Luis Alvarez, Alejandra Valencia et Mario Cardoso – l'équipe porte les expoirs mexicains sur la place Zocalo, à l'occasion de la dixième Finale de la Coupe du Monde de tir à l'arc.
Entre entraînement, sollicitations médiatiques et une compétition avec des célébrités locales, nous nous sommes entretenus quelques instants avec le groupe.
L'alchimie entre les archers est immédiatement évidente. Cela fait plus de dix ans que certains tirent ensemble dans des compétitions internationales de tir à l'arc à travers le monde. Une expérience qui, selon le jeune archer à poulies de 21 ans Cardoso, les a fait devenir plus une famille que seulement des amis.
“Nous avons tout traversé ensemble, le bon et le mauvais,” explique Mario. “Passer plus de la moitié de l'année ensemble a fait de nous une famille. On se soutient mutuellement, on s'applaudit les uns les autres et on ne s'ennuie jamais. On trouve toujours quelque chose pour s'amuser.”
Les athlètes mexicains s'amusent, et commencent à plaisanter, dès que débute l'interview.
Heureusement, la toujours éloquente Linda Ochoa, qui a passé une grande partie du jeudi matin précédent la compétition à expliquer le sport à la presse aux côtés Juan Rene Serrano (archer devenu organisateur), est là pour remettre un peu d'ordre!
“On est très excités et fiers d'avoir la Finale de la Coupe du Monde dans notre pays,” dit-elle en souriant. “On cherche toujours des moyens de promouvoir le tir à l'arc et de leur rendre plus populaire ici au Mexique. C'est la meilleure façon d'amener les gens à s'engager dans notre sport.”
Pour Luis “El Abuelo” Alvarez, c'est un privilège pour eux en tant qu'athlètes, et il estime qu'ils doivent profiter du faite de jouer cette Finale à la maison, plutôt que de se forcer à faire des choses hors de leur portée, ce qui pourrait être facilement le cas avec l'attente de la foule.
“Nous devrions y aller sans ressentir la moindre pression,” dit El Abuelo, le grand-père, à tout juste 24 ans! “Nos amis seront là, ils vont nous regarder flèche après flèche. Ce n'est pas de la pression, c'est du soutien.”
Champion des Jeux panaméricains, Luis, qui doit son surnom à son regard sérieux, prendra part à Mexico à l'épreuve du double mixte aux côtés d'Alejandra Valencia.
Calme et un peu timide, Alejandra sourit et dit: “Je n'ai pas peur de jouer à la maison.”
“C'est plus un sentiment d'excitation de savoir qu'il y aura autant de personnes qui nous regarderont tirer face aux Coréens, la meilleure équipe du monde. Cela nous pousse juste à nous concentrer encore plus, pour donner le meilleur de nous-mêmes et de la joie à notre peuple.”
Dans un pays où le football est le sport le plus populaire, et de loin, c'est bien le tir à l'arc qui va attirer toute l'attention durant le week-end, alors que la Finale de la Coupe du Monde se déroulera au Zócalo, l'une des places les plus historiques et iconiques du Mexique.
“Le Zócalo est le centre de notre pays. C'est là que la civilisation de nos ancêtres du Tenochtitlan s'est construite et que l'indépendance a été prononcée. C'est l'endroit où est né le Mexique,” explique Stephanie Salinas. Elle a émergé sur le tour en 2015, remportant les premiers podiums internationaux en senior de sa carrière sur la route vers une qualification à la Finale de la Coupe du Monde.
Alors qu'elle est en train de parler, ses coéquipiers se mettent à la chambrer, de manière amicale, bien sûr.
L'équipe plaisante en disant que Stephanie ne peut pas expliquer ce que cela signifie que de tirer au Zócalo puisqu'elle est née à Tijuana, une ville au nord de la Basse Californie, proche des États-Unis.
Elle prend sur elle et poursuit: “Ce drapeau, probablement le plus grand du pays, est tout simplement incroyable!”
Organisée dans un endroit si remarquable, la Finale de la Coupe du Monde de tir à l'arc devrait offrir une énorme exposition au sport, aux dires des archers mexicains.
“La Finale n'est pas seulement importante pour l'équipe mexicaine,” explique Stephanie. “Cela l'est d'autant plus pour la nouvelle génération du tir à l'arc qui va commencer à définir les objectifs pour les championnats du monde en 2017.”
Au calendrier international, le tir à l'arc sera de retour à Mexico deux ans après la Finale de la Coupe du Monde, quand les championnats du monde de tir à l'arc auront lieu dans la capitale mexicaine. Le site exact de la compétition de 2017, cependant, est encore à définir. S'il existe un endroit qui peut le grandiose et impressionnant Zócalo, il faudra qu'il soit tout simplement phénoménal.
Bavardant soudain tous ensemble, et très heureux de dévoiler les secrets de chacun, les athlètes mexicains révèlent quelques potins internes à l'équipe. La plupart sur Linda Ochoa.
“Linda,” dit Stephanie, “adore dormir. La pire chose que vous pouvez faire c'est la réveiller. Elle se transforme en monstre si vous faites ça!”
Le reste de l'équipe la surnomme “AKA Anderson” depuis son mariage avec l'archer international américain Steve Anderson durant l'été. Et que fait-elle de son temps libre vivant si loin de son partenaire?
“Est-ce que je peux juste dire que je suis archère à plein temps,” demande Linda. “Ca sonne mieux que juste femme au foyer!”
Plaisanteries mises à part, on apprend que c'est la plus timide des membres de l'équipe qui cache les talents les plus intéressants.
“Alejandra parle japonais,” révèle Linda. Ce n'est pas une langue courante pour une personne d'Amérique du Sud. “Elle l'a appris sur internet en autodidacte. Elle joue aussi du violon et adore les bandes dessinées. Parfois, elle se réveille jouant du piano.”