29 juillet 2010 - Hit/Miss - analyse de la nouvelle Epreuve des Poulies

Hit /Miss - analyse de la nouvelle Epreuve des Poulies Lausanne – 29 juillet 2010   En 2009, la FITA s’est prononcée sur de nombreux changements de règlement qui ont eu une importance certaine sur les compétitions mondiales cette année et particulièrement en Coupe du Monde. Récemment, nous avons analysé l’impact que le Système de Set a eu lors de la première étape de Coupe du Monde à Porec (CRO). Cette fois, regardons ce que l’introduction de l’Epreuve des Poulies lors de la deuxième étape à Antalya (TUR) nous a enseigné.   En préambule, nous devons aussi mentionner que la prochaine étape à Ogden aura lieu avec le Système de Set vu à Porec pour les ars classiques, alors que la nouvelle épreuve pour les arcs à poulies comportera deux ajustements que nous détaillerons ci-dessous.   Il est clair que la nouvelle Epreuve des Poulies à 50 mètres a eu un impact significatif sur les participants à Antalya. Il y a eu des surprises, mais également, certains archers du top niveau ne se sont pas adaptés à la nouvelle situation, à cette nouvelle distance et à ces nouveaux blasons Hit/Miss. A l’opposé d’autres en ont profité, certains pour obtenir leur premier podium à ce niveau.   Depuis Porec, le Système de Set implique que les archers doivent gagner des sets de trois flèches et le vainqueur est déterminé par les points des sets qu’il a gagnés, non plus le total des points par flèche (voir notre article précédent). Avec l’Epreuve des Poulies, il y a un changement supplémentaire : un blason Hit/Miss avec une difficile hit zone de 10 cm. Les athlètes doivent aussi gagner des sets, mais ceux-ci se gagnent au nombre de hits, pas aux nombres de points. Et cette hit zone s’est avérée beaucoup difficile à atteindre que prévu.   Voici en détails,  cette nouvelle Epreuve des Poulies pour les individuelles. Les qualifications sont tirées à 50m sur un blason à six cercles (donnant des points de 10 à 5). Tous les matchs sont tirés à 50m sur les nouveaux blasons Hit/Miss (soit une hit zone de 10 cm en jaune, entouré d’une zone rouge et un arrière plan en bleu). Seules les flèches qui arrivent dans le jaune donnent un point, tout le reste vaut zéro. Jusqu’aux demi-finales ce sont :   Ø 4 sets de 3 flèches Ø 2 minutes pour tirer 3 flèches Ø Le gagnant a le plus de points de sets (2 points par set gagné, 1 point par set à égalité). Donc 5 points de sets sont nécessaires pour gagner.   Les matchs pour les médailles sont quelque peu différents:   Ø 6 sets de 3 flèches Ø Tir en alternance, 20 secondes par flèches Ø Le gagnant a le plus de points de sets (2 points par set gagné, 1 point par set à égalité). Donc 7 points de sets sont nécessaires pour gagner.   Ajustement pour l’Epreuve à Poulies d’Ogden La FITA a décidé que les matchs qui finissent à égalité seront départagés par un tie-break (maximum de trois flèches, mais chacune peut être décisive). A Antalya, les égalités étaient départagées en suivant le classement des qualifications.   Deuxio, pour les matchs par équipes, les sets auront 6 flèches au lieu de 3 (soit deux par membre), mais les archers n’auront toujours que deux minutes pour tirer le set.   Qu’est-ce que cette nouvelle cible implique? A notre surprise, certains des meilleurs tireurs ont eu des difficultés considérables avec cette nouvelle cible. Dans certains cas, une vraie panique s’est installée et certaines flèches ont largement manqué la hit zone. Elles auraient correspondu à des 5 ou des 6 sur une cible traditionnelle, soit largement en dessous du standard d’un archer tirant en Coupe du Monde. Que se passe-t-il?   Il semble qu’il y ait deux problèmes – un technique et un psychologique.   Problème technique D’après les retours que nous avons eus des archers, il semble qu’il est difficile d’adapter le setup de l’arc utilisé lors des conditions traditionnelles (une cible standard à 70m) à une cible Hit/Miss à 50m. Paradoxalement, la hit zone peut paraître trop grande dans la loupe ou au contraire cachée par un point de visée trop gros. Dans les deux cas, les archers ont l’impression de « sortir » trop facilement de la zone qu’ils visent (celle du hit) et par conséquent ratent leur tir. Il leur manque les repères que leur apportaient les cercles de points.   La plupart des archers avaient certes eu peu de préparation sur ces cibles et manqué de temps pour trouver les bon réglages.   A noter également, que les archers qui ont connu le succès à Antalya avaient gardé des flèches de petit diamètres (plus précises), plutôt que de prendre des flèches plus large pour espérer accrocher la limite de la hit zone.   Espérons que pour Ogden, les archers auront eu le temps de trouver les bons réglages pour avoir une précision plus constante sur ces cibles.   Problème psychologique Il est clair que certains tireurs, pourtant expérimentés, ont eus des vrais problèmes techniques et de timing, “à cause” de la nouvelle cible. Les archers ont quelques fois forcé leur tir avec précipitation ou alors sont restés en joue très, très longtemps, tentant d’exécuter leur tir avec de sérieux doutes dans leur tête. Il semblerait que les athlètes ont pris peur de la cible. L’approche psychologique n’était plus « je veux atteindre la hit zone » mais « je ne veux pas la manquer ». Certainement que les aspects combinés du nouveau Système de Set, de la cible Hit/Miss, de l’importance d’une étape de Coupe du Monde ont mis la pression sur les athlètes et que certains n’ont pas pu répondre de manière adéquate. A nouveau, avec deux mois de plus d’entrainement depuis Antalya, les athlètes présents à Ogden ont dû prendre leurs repères et gagner en confiance par rapport à ces nouvelles cibles.   Conclusion Tout changement implique une adaptation de la part des athlètes et certains ont besoin de plus de temps que d’autres. Il est possible aussi que certains n’y arrivent pas et que d’autres saisiront l’opportunité de grimper dans la hiérarchie. Cela fait partie du sport. Il est clair cependant que ceux qui s’entraînent et jouent le plus souvent avec ces nouveaux formats de compétitions auront un avantage. Les associations membres devraient donc faire les efforts nécessaires pour proposer ces compétitions à tous les niveaux de jeu. Leur compétitivité en dépend.   George TEKMITCHOV World Archery Commentator