This content is archived and as has not been processed. It may contain unformatted text or images, broken links or out-of-date information.
Archive
6 août 2009 - Simon FAIRWEATHER (AUS): “Une augmentation du standard”
Lausanne
Simon FAIRWEATHER (AUS): “Une augmentation du standard”
Shanghai (CHN) – 6 août 2009
Le champion du monde et olympique Simon FAIRWEATHER (AUS) est de retour sur le terrain, en tant qu’entraîneur! Nous avons eu la chance de le rencontrer lors de la Coupe du Monde de Shanghai.
Que faites-vous maintenant et quelle est votre implication dans le tir à l’arc?
Je suis très impliqué. Je suis l’entraîneur principal d’Australie et c’est un travail à plein temps.
Que pensez-vous de l’évolution du niveau des archers?
Lors des quinze dernières années, je pense qu’il y a eu une augmentation du standard des archers de haut niveau. En fait ce n’est pas vraiment le sommet du classement qui devient meilleur, c’est plutôt au milieu que l’on voit une différence. Cette partie devient vraiment de plus en plus serrée et s’améliore nettement. En revanche, sur certains tournois récents, certains scores n’étaient pas aussi hauts que prévu, je suppose que plus le niveau augmente, plus il est lent à progresser.
Un autre grand changement que j’ai remarqué, c’est que différents pays sont maintenant au top. Ceci est probablement dû au financement et à l’entraînement que ces pays reçoivent.
Maintenant pourriez-vous me parlez de l’évolution du format de compétition et surtout des matchs?
Moi, j’ai pris beaucoup de temps pour m’adapter aux matchs, et j’ai dû travailler dur. Je pense que lorsqu’on est juniors on entre dans un système et c’est assez facile; on n’a rien à perdre et on est moins tendu. Mais quand vous concourrez déjà à haut niveau et que le système change, c’est très dur de s’adapter. Ce que les matchs ont introduit, c’est un type de compétition avec beaucoup plus de stress et de tension qu’auparavant. Alors beaucoup de travail et surtout une bonne préparation mentale étaient nécessaires pour s’adapter à ce format.
Un autre aspect mental qui a rendu la transition encore plus dure c’est le fait que les archers n’acceptaient pas ce format. Alors on avait toujours des pensées du style “pourquoi ils ont changé” ou “ce système n’est pas juste”, etc.
En fait, je pense que je suis le seul à avoir gagné dans les deux systèmes, et j’en suis assez fier (rires). Note de la rédaction: Simon a gagné les Championnats du Monde en 1991 avec une épreuve Grand FITA et les Jeux Olympiques en 2000 avec le système des matchs.
Alors selon vous, quel est le meilleur système?
Je pense que si vous cherchez une maîtrise pure du tir à l’arc, le meilleur système est une épreuve Grand FITA ou une épreuve FITA. Cependant, si vous cherchez les archers qui se gèrent eux-mêmes et maîtrisent le stress au mieux, alors il est clair qu’il faut le système avec les matchs.
En tout, je pense qu’un bon système serait d’avoir une ronde FITA complète et ensuite seulement les quatre premiers qui tirent des matchs. La raison de l’introduction des matchs était de favoriser la TV. Mais la TV ne montre généralement que les matchs pour les médailles, donc les autres matchs sont moins importants.
Et comment voyez-vous la Coupe du Monde?
En fait, je la vois comme une continuation des Grand Prix Européens. En termes de compétition, c’est plus ou moins pareil. Bien sûr, il y a plus de médiatisation et plus d’implications dans la production du spectacle et ceci ne peut qu’être bénéfique pour le tir à l’arc. Le côté positif des Coupes du Monde par rapport aux Grand Prix c’est qu’elles ont lieu partout dans le monde. De plus, les pays qui n’ont pas de tournoi continental de haut niveau ont vraiment besoin de ces compétitions pour préparer les championnats du monde. Par contre, j’aimerais bien que les destinations ne soient pas aussi loin pour voyager et proches des aéroports.
Et que pensez-vous du concept des matchs des Finales de Coupe du Monde se déroulant à des endroits spectaculaires?
C’est une bonne idée! Le problème est toujours pareil: pour avoir une bonne visibilité il faut de l’argent et pour avoir de l’agent il faut une bonne visibilité, c’est un cercle vicieux. Alors tous les moyens d’avoir plus de visibilité pour le tir à l’arc sont bons! Cependant, je pense que certaines Coupes du Monde auraient pu faire encore mieux. L’idée de base que l’on doit suivre, c’est de placer notre sport où le public peut le voir!
De nos jours dans le tir à l’arc il y a plus de prize money, cela vous rend-il un peu jaloux?
Un petit peu. En fait, lorsque je concourais, à chaque fois qu’il y avait une augmentation dans les prix d’une compétition, il me semblait que c’était toujours après que j’aie gagné celle-ci. De toute façon, le meilleur moyen de se faire de l’argent dans le tir à l’arc, c’est d’entraîner ou de produire du matériel et non pas en tirant (rires). En tant qu’archer, je pense vraiment que les poulies sont ceux qui gagnent le plus d’argent. En fait, c’est dû au marché de chasse américain. Pour les constructeurs de matériel d’archerie il est clair que c’est là le plus gros marché. Il y a aussi beaucoup de produits secondaires pour les poulies: décocheurs, scopes, viseurs, etc. Donc, les poulies peuvent avoir plus de contrats de sponsoring. Aux USA, il y a aussi de gros tournois pour eux avec des gains très élevés.
En 2010 auront lieu les premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse. Que pense un champion olympique à propos de cette compétition?
Je ne suis pas sûr que j’aime cette idée. De nos jours, on dirait qu’il y a une compétition olympique pour tout le monde. Et cela induit une confusion pour le public: champion olympique, champion olympique de la jeunesse seront des titres totalement différents, pourtant ils ont des noms très similaires.
Je suis aussi partagé sur la compétition mixte qu’il y aura aux Jeux Olympiques de la Jeunesse. Mélanger des pays et de bons archers aux moins bons archers, c’est très bien pour l’image et pour être des ambassadeurs de paix. Mais par contre, les Jeux Olympiques sont à propos de performance et de préparation intensive pour être au plus haut niveau possible lors de la compétition. Ce concept n’encourage pas ceci du tout. Pourquoi les jeunes archers s’entraîneraient très dur s’ils savent que leur résultat sera dépendant d’un autre archer qui ne se sera peut être pas autant entraîné? (Note de la rédaction: les Jeux Olympiques de la Jeunesse comprendront également des compétitions individuelles de tir à l’arc). Une autre tendance est que la jeunesse d’aujourd’hui veut tout, tout de suite. Ils ne peuvent pas attendre! S’ils gagnent tout en tant que juniors, seront-ils motivés à s’entraîner encore plus pour être au niveau de l’élite?
Une dernière chose que je voudrais dire à propos des Jeux Olympiques en général, c’est que je trouve difficile de voir des nouveaux sports entrer dans le programme, alors qu’ils ont déjà, en leur sein, des récompenses mieux cotées que le titre olympique. Pour nous dans le monde du tir à l’arc, c’est la plus haute récompense que l’on peut avoir. La préparation de tout archer classique est ciblée sur les Jeux Olympiques. C’est le plus grand but de leur carrière.
Finalement, quelles seraient vos idées pour améliorer la visibilité de notre sport?
La FITA travaille sur l’aspect général de la présentation du sport (uniformes, événements, etc). Mais je pense que le challenge principal du tir à l’arc, c’est de convaincre le public que c’est un sport physique. Si l’on regarde les archers de haut niveau aujourd’hui, il y en a trop pour qui le physique ne compte pas assez. Alors, lorsque des gens regardent la TV et voient des gens pas vraiment en forme tirant des arcs qui paraissent très compliqués, ils se disent que ce sport ne peut pas vraiment être difficile. Donc je pense que c’est peut être les archers qui devraient penser un peu plus à l’image qu’ils veulent donner au public et y travailler!
Merci, Simon!
Thomas RENSCH
Communication FITA