Dessiner, lire ou... penser? Comment les archers gèrent-ils les pauses entre les volées

Archers take different approaches to the breaks between arrows at the second stage of the 2021 Hyundai Archer World Cup in Lausanne.

Six flèches, suivies de quatre minutes de pause avant les prochains tirs. Le temps peut sembler une éternité. Assez long pour trop réfléchir, trop analyser ou... colorier des dessins de vitraux.

Michelle Kroppen a terminé en tête des qualifications féminines en arc classique mardi lors de la deuxième étape de la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc 2021 à Lausanne.  Son score de 675 points est sa meilleure performance personnelle en carrière.

Le comportement de l’Allemande entre les sets a attiré l’attention, elle qui s’asseyait sous la tente de son équipe, prenait sa tablette et dessinait dans le but de calmer sa nervosité avant les flèches décisives.

“C’est la première fois que je fais ça. D’habitude, je lis un livre. Mais cela demande trop de concentration de lire et tout comprendre. J‘ai essayé quelque chose de nouveau. Le matin, j’ai téléchargé l’application et j’ai essayé de dessiner et de rester calme. Je pense que ça m’aide beaucoup.”

La jeune femme de 25 ans tire profit du fait de se retirer dans son propre monde, même pour un instant. C’est une tactique utilisée par de nombreux archers, même si l’activité choisies peut varier.

Aida Roman, par exemple, préfère ne pas passer à un mode complètement différent lorsqu’elle laisse de côté son arc.

“J’aime écouter de la musique, mais je préfère me concentrer sur moi-même,” dixit la vice-championne olympique de Londres 2012. “Avec la musique, je pourrais être trop concentrée et oublier les choses qui m’entourent. Je préfère rester alerte, surveiller le vent et penser à mes sensations.”

La Mexicaine essaie de contrôler la situation. Le tir à l’arc reste la priorité, même pendant les pauses.

“Oui, exactement. Je pense au groupement de mes flèches, à mon tir, à ce que je ressens ou si j’entraîne quelque chose de spécifique,” dit-elle. “Chaque compétition est différente, et dans chacune d’elles, vous avez un objectif. Je me demande donc si je suis proche de cet objectif et comment je peux l’atteindre. Il ne s’agit pas de lire un livre, plutôt de mes affaires personnelles.”

Archers take different approaches to the breaks between arrows at the 2021 Hyundai Archery World Cup in Lausanne.

A contrario, l’expérimentée Suédoise Christine Bjerendal s’efforce d’oublier le tir à l’arc pendant les brefs moments où elle ne tire pas.

“J’essaie de penser à tout sauf au tir à l’arc,” explique-t-elle. “Quand je suis debout sur la ligne, je me concentre pour tout faire correctement. Mais quand je quitte le pas de tir, je suis peut-être un peu comme un enfant, je joue, et puis ensuite je redeviens sérieuse.”

Même de parler un peu peut réduire le stress.

“Je ne lis pas, parfois je peux écouter de la musique. Mais je préfère rester ouverte, parler aux gens, m’amuser avec les autres,” poursuit Bjerendal continued. “J’ai l’impression de me refermer quand je commence à écouter de la musique ou à lire un livre.”

La Danoise Nanna Jakobsen aime elle aussi se vider la tête.

“J’essaie de me détendre et de penser à d’autres choses,” explique la jeune femme de 21 ans. “Je ne me concentre pas trop sur ce qui se passe à la cible ou même sur la ligne de tir. Je me concentre uniquement sur mes tirs pendant le tir. Je me distrais en quelque sorte en parlant avec les personnes autour de moi.”

“Parfois, si vous faites une mauvaise volée ou une mauvaise flèche, vous avez besoin de vous plaindre un peu, mais ensuite passer à autre chose. En fait, j’utilise beaucoup la musique. Alors quand ils en jouent entre les volées, j’essaie d’écouter et de me mettre de bonne humeur. Ça aide beaucoup.”

Sjef Van Den Berg, deux fois vainqueur de la Coupe du Monde, aime aussi mettre des écouteurs ou lire un livre, mais seulement quand la séance de tirs est terminée. Lorsque la compétition est en cours, il s’assoit et profite du moment.

“Entre deux volées, j’apprécie simplement le fait d’être en train de tirer,” dit-il. “Je peux regarder les autres personnes qui tirent parce que c’est aussi quelque chose que j’aime faire. Je me régale.”

Le Néerlandais, numéro 7 au classement mondial, n’a pas de mal à penser à autre chose qu’au tir à l’arc avant ses prochains matches.

“Ce n’est pas un problème. Je ne me sens plus aussi stressé avant les compétitions,” conclut-il. “Je peux facilement passer du mode compétition au mode lecture.”

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